PETITION POUR LA PAIX ET LA SECURITE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Nous, Organisations de la Société Civile Centrafricaine :
Considérant notre hymne national qui proclame : « Ô Centrafrique, Ô Berceau des Bantous, Reprends ton droit au respect à la Vie. Longtemps soumis, longtemps brimé par tous. Mais dès ce jour, brisons la tyrannie… »
Considérant que depuis le 10 décembre 2012, date du déclenchement de la rébellion par la Coalition SELEKA, jusqu’au coup d’Etat du 24 mars 2013, toutes les 16 Préfectures que compte la République Centrafricaine y compris Bangui la capitale, sont affectées par des violations massives, ciblées, systématiques, répétées et continues des Droits Humains et du Droit International Humanitaire ;
Conscientes du changement politique intervenu par le renversement du régime précédent;
Gravement Préoccupées par les violations massives des Droits Humains, des Droits de l’Enfant notamment les Articles 28 et 38 de la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant ainsi que les instruments internationaux de protection des civils en période des conflits armés ;
Jugeons avec consternation que le pillage systématique de tous les villages et villes de la République Centrafricaine, la destruction et l’appropriation des biens publics et privés de manière planifiée et ciblée (cas des Eglises et des entreprises), des extorsions de fonds, l’attaque des missions humanitaires, la profanation des lieux culturels et des monuments, l’enrôlement des enfants dans la rébellion, la destruction et l’occupation des infrastructures scolaires et sanitaires, la prédation des greniers et semences sur toute l’étendue du territoire, l’usurpation des fonctions des agents des douanes et des impôts par les éléments de la séléka, privant ainsi l’Etat des ressources nécessaires à la prise en charge de ses responsabilités régaliennes, des menaces contre les Magistrats, Avocats et Journalistes dans l’exercice de leur profession, continuent malgré un début de désarmement.
Face à ces actes ignobles et jamais vécus par le peuple Centrafricain, nous, signataires de la présente pétition exigeons :
Des autorités de la transition :
1- Le rétablissement des libertés fondamentales, l’arrêt immédiat des exactions notamment, les viols des mineurs et violences basées sur le genre, les assassinats et meurtres, les actes de torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, les enlèvements, arrestations arbitraires et séquestrations, les cas de disparition forcée ;
2- la restauration sans délai de la sécurité sur toute l’étendue du territoire ;
3- Le respect des Accords de Libreville, des actes issus des Sommets de la CEEAC de Ndjamena et des résolutions du Groupe International de Contact de Brazzaville et d’Addis- Abéba;
4- Le respect sans conditions des dispositions de la charte constitutionnelle de transition;
5- La poursuite des auteurs présumés des graves violations des droits humains dans un bref délai ;
6- La convocation urgente d’une concertation nationale de toutes les forces vives sur les graves questions que soulève la conduite actuelle de la transition ;
A la communauté internationale
1- l’appui technique et financier pour la sécurisation et la pacification du pays ;
2- le retrait immédiat des éléments Tchadiens des forces multinationales chargées du désarmement et de la sécurisation du pays ;
Face aux violations massives, systématiques et répétées des droits humains sur les paisibles populations centrafricaines, les Organisations de la Société Civile en appellent à la signature de cette pétition par toutes les couches de la société ainsi que les Centrafricains de la Diaspora pour manifester pacifiquement leur volonté de retrouver la paix et la sécurité.
Fait à Bangui, 24 juillet 2013
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