Lettre à M. Simard SODEC
Mary Ellen Davis

Lettre à M. Simard SODEC

Mary Ellen Davis
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Cette lettre ouverte a pour but de questionner la participation québécoise à l'événement CO PRO 16 à Tel Aviv. Une cinquantaine de personnes - des professionnels et de simples cinéphiles - l'ont déjà signée, en date de 11 mars 2014.


Le 11 mars 2014


Monique Simard

SODEC

215, Saint-Jacques, bureau 800

Montréal (Québec) H2Y 1M6


cc.

Caroline Fortier ARRQ

Katarina Soukup et Ian Oliveri Doc-Québec

Sylvie Lussier SARTEC

Claire Samson AQPM


OBJET: Participation québécoise à CO PRO 16e édition, Tel Aviv


Chère Madame Simard,

Nous, soussigné(e)s, avons lu l’appel de la SODEC à s’inscrire à la 16e édition de CO PRO, événement israélien qui se tiendra à Tel Aviv au mois de mai, consacré essentiellement à la coproduction de documentaires avec Israël.

Nous tenons à vous informer, si vous n’êtes pas déjà au courant, qu’en 2005, la société civile palestinienne a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle s’associe à une campagne de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël, jusqu’à ce qu’il applique le droit international et les principes universels des droits humains. Cette initiative est maintenant mondialement connue comme le «mouvement BDS». Nous soutenons cette réponse citoyenne non violente à l’impunité d’Israël. Nous demandons aujourd’hui à la SODEC d’y adhérer.

La campagne s’articule autour de plusieurs axes: le boycott culturel, universitaire et sportif, ainsi que celui des produits. Il ne s’agit pas de boycotter des individus, qu’ils soient artistes, enseignants ou athlètes. Il s’agit de se dissocier - en tant qu’organisations, institutions ou individus - d’événements soutenus par l’État d’Israël ou par des institutions israéliennes, même privées: festivals, concerts, expositions, conférences, colloques, tournois, matchs.

Israël est engagé dans une guerre quotidienne contre le peuple palestinien, que ce soit en Israël ou dans les Territoires occupés, et même contre la diaspora: une guerre d’usure et une guerre sanglante. Les violations du droit international ne se comptent plus: lois d’exclusion basées sur l’appartenance ethnique, identification ethnique dans les registres, construction de colonies juives illégales, routes à l’usage exclusif des Israéliens, checkpoints à l’intérieur des territoires palestiniens, mur d’apartheid qui sépare les Palestiniens d’autres Palestiniens, répression brutale de tout mouvement de protestation, détentions arbitraires, emprisonnements sans procès y compris d’enfants, torture, circulation restreinte à l’intérieur de la Cisjordanie, contrôles d’entrée et de sortie de biens et d’individus par Israël, refus de permis de construction, démolition de demeures palestiniennes et bédouines, destruction de bétail et de plantes, détournement d’eau de source, dépossessions et expulsions, état de siège en Cisjordanie, blocus complet sur Gaza quand il ne s’agit pas de bombardements et d’opérations militaires impitoyables, etc.

Israël jouit d’un statut privilégié aux yeux des États occidentaux et de leurs alliés, alors que les Palestiniens ne peuvent compter que sur la solidarité des peuples. Israël a une des armées les plus puissantes du monde, alors que des millions de Palestiniens sont apatrides. Israël se présente comme un phare de la démocratie au Moyen-Orient, alors qu’il écrase un autre peuple. Beaucoup de conflits sont asymétriques, mais celui qui oppose Israël et les Palestiniens l’est en particulier.

Selon les rapports des Nations Unies, chaque semaine, des dizaines de Palestiniens sont blessés par Israël, certains tués, d’autres emprisonnés; des centaines d’oliviers sont détruits; les Bédouins vivent sous la menace… Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. La moindre des choses est d’éviter aujourd’hui tout partenariat avec les institutions israéliennes, sauf celles qui dénoncent ouvertement l’occupation et l’apartheid tout en mettant en pratique leur position.

Certains se demandent encore pourquoi s’en prendre à Israël en particulier, alors que presque tous les États - y compris le nôtre - répriment leurs citoyens, leurs minorités et parfois les peuples voisins, sinon des peuples à l’autre bout du monde. Devrions-nous cesser de protester sous prétexte qu’il faudrait protester contre toutes les injustices? Il n’en est pas question. En tant que réalisateurs/trices, producteurs/trices, scénaristes, artisans, critiques, enseignant(e)s et passionné(e)s du documentaire et de la fiction, nous entendons protester contre toutes sortes d’injustices, pas seulement l’oppression des Palestiniens.

Qui plus est, comment prétendre à la souveraineté si nous n’appuyons pas la volonté d’auto-détermination des autres peuples? Par simple souci de cohérence, nous vous demandons de couper vos liens avec tout événement israélien du genre CO PRO, qui cherche à polir l’image d’Israël, et de cesser d’encourager notre milieu à participer à cette mascarade. Vous rejoindrez ainsi un nombre grandissant d’organisations qui brisent le silence et se joignent à la campagne BDS. Nous apprécierons votre réponse (répondre à: medmtl2012@gmail.com).

Nos salutations sincères,


Mary Ellen Davis, réalisatrice, enseignante

Rodrigue Jean, réalisateur

Marie Boti, réalisatrice/productrice

Malcolm Guy, réalisateur/producteur

André Habib, critique, enseignant

Hermine Ortega, Groupe Épopée, Montréal

Patricia Bergeron, productrice

Julie Hivon, réalisatrice

Anabelle Berkani, assistante à la réalisation

Carlos Ferrand, cinéaste

André Roy, écrivain, critique de cinéma

Steve Patry, cinéaste/producteur

Myriame Martineau, professeure sociologie UQAM

Sylvain L'Espérance, réalisateur/producteur

Marie-Claude Loiselle, critique

Nathalie Saint-Pierre, cinéaste

Jeanne Crépeau, cinéaste

Julian Samuel, artiste

Rushdia Mehreen, cinéphile

Douglas Smith, chercheur à l'École de traduction et d'interpretation de l'Université d'Ottawa et cinéphile

Abby Lippman, Professeure émérite, Univ McGill

Simon Plouffe, cinéaste

Rosanna Maule, enseignante

Sylvie Lapointe, Cinéaste etProductrice

Viva Paci, professeure, UQAM

Jocelyne Doray, traductrice et cinéphile

Pascale Ferland, Cinéaste

Stéphane Tanguay, Producteur

Erik Bordeleau, chercheur postdoctoral, Université libre de Bruxelles

Frédérick Pelletier, Réalisateur

Majdi El-Omari,réalisateur, producteur

Francis van den Heuvel, Réalisateur/Producteur

Françoise Miquet, Chargée de cours, réviseure et traductrice

Annick Nantel, directrice administrative, Les Films de l'Autre

Svetla Turnin, Co-fondatrice et directrice générale, Réseau Cinema Politica

Richard Brouillette, réalisateur/producteur

Yves Langlois, Réalisateur

Bruce Katz

DenYs Desjardins, Cinéaste-producteur

Setrag Manoukian, anthropologue, McGill University

Serge Cardinal, Professeur (Université de Montréal) et réalisateur

Laporte Thomy, réalisateur

Najat Rahman, critique, enseignante

Sylvie Van Brabant, réalisatrice/productrice

Michelle Hartman, professeure, Institut d’études islamiques, Université McGill

Ève Lamont, réalisatrice

Marc Girard,Réalisateur / Producteur / Enseignant

Michelle Smith, cinéaste

Carol Mansour, cineaste

Kathy Wazana, réalisatrice/productrice


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Textes à consulter:

9 juillet 2005 - Appel de la société civile palestinienne

Appel au boycott, aux sanctions et aux retraits desinvestissements contre Israëljusqu’à cequ’il applique le droitinternational et les principes universels des droits de l’Homme.

http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=20&Itemid=2&lang=fr

Initiative palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (PACBI), le 20 juillet 2009

http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=11&Itemid=13&lang=fr#appel

BDS France - Dror Warshawski, chercheur, explique le boycott culturel.

https://www.youtube.com/watch?v=_WM5ddc0PLg

BDS France - Argumentaire : Le boycott culturel

http://www.bdsfrance.org/images/stories/4_pages_BDS_culture_quadri.pdf

UN OchaOPT (United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs)

Protection of Civilians Weekly Report:

http://www.ochaopt.org/reports.aspx?id=104&page=1

Couverture médiatique récente:

Le succès d'une campagne internationale de boycottage inquiète Israël

Laurent Zecchini, Le Monde, mardi 24 décembre 2013

http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=2894:le-succes-dune-campagne-internationale-de-boycottage-inquiete-israel

Campagne de boycottage: l'inquiétude monte en Israël

Jean-Christophe Laurence, La Presse, 12 février 2014

http://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/201402/12/01-4738126-campagne-de-boycottage-linquietude-monte-en-israel.php

It is, in fact, possible to criticize Israel without being anti-Semitic

Gerald Caplan, Special to The Globe and Mail,Friday, Jan. 24 2014

http://www.theglobeandmail.com/news/politics/it-is-in-fact-possible-to-criticize-israel-without-being-anti-semitic/article16501029/


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Photo UNRWA YarmoukCamp Emergency, 31 janvier 2014

En Syrie, désastre humanitaire dans un camp de réfugiés palestiniens

L’UNRWA est une agence des Nations Unies créée en 1948, mise en charge des besoins essentiels dans 59 camps de réfugiés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie.

http://www.unrwa.org/content/yarmouk-camp-emergency

18,000 Palestine refugees in Yarmouk are under siege. Since January 18, we have managed to deliver 6,528 food parcels, 10,000 polio vaccines and a range of other medical supplies to civilians inside the camp. However, we enjoy partial humanitarian access and so we continue pushing for safe, substantial and continuous humanitarian access. When you donate, you feed, nourish, heal and save.

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